Un ancien fonctionnaire de la Commission anti-corruption des Seychelles condamné à 8 ans de prison
Le Palais de justice des Seychelles, à Ile du Port, où siège également la Cour suprême. (Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Photo : Le Palais de justice des Seychelles, à Ile du Port, où siège également la Cour suprême.
La Cour suprême des Seychelles a condamné l’ancien responsable des plaintes et des communications de la Commission anti-corruption à une peine de huit ans d’emprisonnement et à une amende de 5 000 USD (75 000 SCR).
Abison De Giorgio, en garde à vue depuis le mois de février dernier, a été reconnu coupable vendredi de trois chefs d’accusation de corruption différents: extorsion de fonds, divulgation d'informations sensibles et sollicitation corrompue de gratification en échange du retard d'une enquête en cours sur l'ancien ministre Dolor Ernesta.
L’avocat de M. De Giorgio, Alexia Amesbury, a déclaré qu’il disposait de 42 jours pour faire appel du jugement.
L’enquêteur principal dans l’affaire, Bill Zialor, a déclaré à la presse, après la décision de la cour, qu’il était très ému et que l’affaire en général avait été très mouvementée.
«Justice a été rendue aujourd'hui. L'affaire n'est pas seulement l'affaire de la police mais du public. C'est la première fois dans l'histoire des Seychelles que nous emprisonnons quelqu'un pour corruption. ”
Il a également annoncé qu'il démissionnait du service central des enquêtes à la fin de l'affaire.
La directrice de la Commission anti-corruption, May de Silva, a déclaré qu'il n'y avait pas de gagnants dans cette affaire. Elle a dit qu'il est regrettable que les choses se soient terminées ainsi, mais personne n'est au-dessus de la loi, même s'ils travaillent pour la commission.
«Je n'ai pas encore revue le jugement au complet, je vais faire un examen complet, puis je pourrai commenter davantage», a déclaré Mme. de Silva.
La Commission anti-corruption des Seychelles, créée en vertu de la loi anti-corruption de 2016, est chargée de recevoir les plaintes, d'enquêter, de détecter et de prévenir les pratiques de corruption dans les secteurs public et privé.
En dépit de l'issue de l'affaire, de Silva a déclaré qu'elle ne pouvait donner aucune garantie pour le moment que quiconque au sein d'ACCS ne serait pas corrompu, ni si une autre enquête interne permettrait de s'en assurer.
Elle a ajouté que cette affaire ne porterait pas atteinte à la réputation de l’ACCS ni ne découragerait l’enquête en cours sur M. Ernesta.