Maldives: l'ex-vice président condamné à 20 ans de prison pour corruption
L'ancien vice-président des Maldives Ahmed Adeeb a été condamné à 20 ans de prison pour corruption (Ishara S. KODIKARA / AFP)
(AFP) - L'ancien vice-président des Maldives Ahmed Adeeb a été condamné à 20 ans de prison pour corruption, blanchiment de fonds et abus de pouvoir, après avoir plaidé coupable, a-t-on appris mardi auprès du tribunal.
M. Adeeb a été le bras droit de l'ex-président Abdulla Yameen mais, tombé en disgrâce, il a ensuite été emprisonné, accusé d'avoir tenté de l'assassiner en déclenchant l'explosion d'une bombe sur son yacht en septembre 2015.
Dans son jugement prononcé lundi soir, la Cour criminelle a également infligé une amende de deux millions de rufiyaa (129.000 dollars, environ 110.200 euros) pour le rôle joué par M. Adeeb dans des détournements au détriment de l'organisme public de promotion du tourisme sous le mandat de M. Yameen (2013-2018).
Il était accusé d'avoir provoqué une perte pour l'Etat d'environ 260 millions de dollars (environ 220 millions d'euros) en octroyant sans appels d'offres des îlots à des développeurs touristiques moyennant des pots-de-vin.
M. Yameen, battu aux élections en 2018, purge lui-même une peine de cinq ans d'emprisonnement après avoir été jugé coupable en novembre 2019 de blanchiment de fonds durant son mandat.
"M. Adeeb a coopéré avec l'Etat pour l'enquête et conclu un accord de plaider coupable", a précisé un responsable du tribunal assurant que la peine de 20 ans de prison était "une punition légère" pour les crimes qu'il a reconnus.
En juillet, la Cour criminelle avait blanchi M. Adeeb mais le parquet avait fait appel devant la Haute cour qui avait ordonné un nouveau procès.
Au départ ministre du Tourisme, M. Adeeb avait été promu vice-président par M. Yameen avant sa disgrâce. Il avait été condamné à quinze ans de prison après l'explosion à bord du yacht présidentiel de 2015 mais avait été innocenté après la défaite électorale de M. Yameen.
M. Adeeb avait alors quitté le pays illégalement en août 2019 avant d'être arrêté en Inde et de revenir dans son pays pour y être jugé.
Durant les cinq ans de son mandat, M. Yameen a mis en prison ou forcé à l'exil tous ses rivaux politiques.
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