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Pékin cernée de policiers après les manifestations anti-Covid

Chine | November 29, 2022, Tuesday @ 10:06 in En français » MONDE | By: AFP | Views: 504
Pékin cernée de policiers après les manifestations anti-Covid

Des policiers font face à un homme alors qu'ils bloquent la rue Wulumuqi, qui porte le nom d'Urumqi en mandarin, à Shanghai, le 27 novembre 2022, dans le quartier où des manifestations contre la politique chinoise du "zéro coco" ont eu lieu la veille, après un incendie meurtrier à Urumqi, la capitale de la région du Xinjiang. (Photo par Hector RETAMAL / AFP)

(AFP) - Voitures de police, patrouilles ostensibles, couplées au réseau de caméras de surveillance: bien aidées par le vent glacial, les autorités de Pékin ont réussi lundi à dissuader toute nouvelle manifestation contre les restrictions anti-Covid.

Dimanche soir, des centaines de personnes, principalement des 18-35 ans, avaient organisé une manifestation - chose très inhabituelle à Pékin - sur les rives du canal de Liangma, un agréable lieu de promenade bordé d'arbres.

Dans le calme, ces jeunes ont tendu devant eux des feuilles A4 blanches vierges pour matérialiser la censure, ont chanté l'hymne national ou encore scandé des slogans contre les restrictions sanitaires qui les empêchent de se déplacer librement depuis bientôt trois ans.

"J'ai suivi ça sur les réseaux sociaux et j'ai voulu venir voir. Enfin, il y a une mobilisation contre cette politique sanitaire", déclare à voie basse, au bord du canal, un quadragénaire qui souhaite rester anonyme.

"Aujourd'hui les jeunes sont inquiets. Le prix des logements est devenu presque inaccessible, ils ne savent pas s'ils trouveront un travail. Ces restrictions anti-Covid ajoutent à leur frustration", souligne-t-il.

"Avec toute cette politique sanitaire, c'est comme si on avait mis un couvercle sur la Chine. On devient la risée du monde, n'est-ce pas?"

 

- Passeport refusé -

 

Sur les deux rives, les policiers patrouillent, par deux ou par trois, toutes les cinq minutes environ, de façon bien visible avec leurs uniformes bleu marine. D'autres sont postés à l'entrée des rues adjacentes.

A proximité sont garés une vingtaine de véhicules ou de fourgons de police, certains équipés de caméras, rendant tout rassemblement quasi-impossible.

"Je suis touchée par ce que ces jeunes ont fait hier. Ils défendent leurs droits, je les soutiens", explique une trentenaire qui profite du calme au bord de l'eau, malgré les bourrasques et les quatre degrés seulement.

"Je pense qu'ils ont été inspirés par l'événement d'octobre", estime-t-elle, lorsqu'un inconnu avait drapé un pont de Pékin de deux banderoles, hostiles à la politique anti-Covid et au président Xi Jinping. Avant d'être arrêté dans la foulée.

Elle aussi a des raisons d'être remontée.

"Mon passeport est expiré depuis deux ans et les autorités refusent de me le renouveler à cause des restrictions sanitaires. On ne peut même pas aller à l'étranger. Mais où on vit?", déplore-t-elle.

Les autorités chinoises ne délivrent plus de nouveaux passeports à leurs ressortissants, sauf pour quelques exceptions comme voir de la famille proche, poursuivre ses études ou être envoyé par son employeur à l'étranger.

 

- "C'est incompréhensible!" -

Un peu plus loin, une jeune femme venue faire son footing dit avoir suivi les événements de la veille sur les réseaux sociaux.

"C'est bien. Ça a envoyé le signal que les gens en avaient assez des restrictions trop fortes", déclare-t-elle en faisant ses étirements.

"Je pense que le gouvernement a compris le message et qu'il va assouplir la politique afin de donner, à lui ainsi qu'à tout le monde, une porte de sortie", veut-elle croire.

C'est également ce que dit espérer le quadragénaire.

"On voit nos dirigeants aller à l'étranger et ne pas porter de masque. Alors pourquoi on doit encore en porter un ici? C'est incompréhensible!"

D'autres endroits politiquement sensibles de Pékin, comme la place Tiananmen, étaient déserts lundi. Aux abords de la zone, d'innombrables policiers imposaient des contrôles d'identité - même aux cyclistes, chose inhabituelle.

Une manifestation prévue le soir dans la capitale, près du pont où avait été déployée la banderole, n'a pas eu lieu en raison là encore d'une forte présence policière.

ehl-lxc/ka/mr

© Agence France-Presse

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