Pétrole: les tensions géopolitiques gardent le Brent au-dessus de 90 dollars
(Photo by Maylis Rolland / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)
(AFP) - Les prix du pétrole demeuraient particulièrement élevés vendredi, alors que les investisseurs restaient fébriles face à la remontée des tensions géopolitiques.
Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, grignotait 0,07% à 90,71 dollars, après avoir touché un nouveau sommet depuis octobre dernier à 91,30 dollars la veille.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, refluait de 0,15% à 86,46 dollars, après avoir également dépassé son record d'octobre la veille, à 87,22 dollars.
A la suite d'une frappe attribuée à Israël qui a détruit lundi un bâtiment diplomatique iranien en Syrie, le marché s'attend "à une forme de représailles de la part de l'Iran", commente Bjarne Schieldrop, de Seb. "Mais il ne sait pas quand, où et sous quelle forme, ce qui génère un grand inconfort et une grande nervosité."
La région abrite en effet parmi les plus gros pays producteurs de pétrole au monde.
L'analyste estime cependant qu'il est peu probable que "l'approvisionnement en pétrole soit menacé", "à moins que cette situation ne dégénère en un conflit dévastateur entre Israël et l'Iran, dans lequel les États-Unis seraient naturellement entraînés".
Si représailles iraniennes il y a, celles-ci pourraient passer par l'intermédiaire de certains de ses alliés régionaux, au Yémen, en Syrie ou au Liban, estiment les analystes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait par ailleurs face à une pression internationale accrue, notamment de la part du président américain Joe Biden qui l'a sommé jeudi de conclure "sans délai" un accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au bord de la famine.
Leur entretien téléphonique survient après la mort de travailleurs humanitaires dans des frappes israéliennes lundi.
Une flopée d'autres paramètres dope également les prix, à commencer par "les attaques contre les infrastructures pétrolières russes", qui "ont un impact considérable sur l'approvisionnement en pétrole brut et en produits dérivés", relève Tamas Varga, de PVM Energy.
Des attaques de drones visant des sites énergétiques russes se sont en effet multipliées ces derniers mois, provoquant d'importants incendies notamment dans des raffineries.
"La dérogation américaine aux sanctions sur les exportations de pétrole vénézuélien expirera ce mois-ci", ce qui dissuade les acheteurs de brut de poursuivre leurs transactions avec les pays d'Amérique latine, réduisant possiblement l'offre disponible, note également l'analyste.
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