Pluies diluviennes au Kenya: 4 morts et 6 disparus à Nairobi
Des habitants du bidonville de Mathare tentent de récupérer des biens dans leurs maisons détruites, suite à de fortes pluies diluviennes dans la capitale, Nairobi, le 24 avril 2024. Des tempêtes et des inondations ont dévasté la capitale kenyane, Nairobi, le 24 avril 2024, faisant au moins quatre victimes. (Photo par SIMON MAINA / AFP)
(AFP) - Quatre personnes ont péri et six étaient portées disparu mercredi dans la capitale kényane Nairobi, où plusieurs quartiers ont été inondés après une nuit de pluies diluviennes, ont annoncé les autorités du comté.
Un total de "60.000 personnes, principalement des femmes et des enfants", ont été "gravement touchées par les inondations soudaines et dévastatrices qui ont frappé la ville", ont-elles ajouté dans un communiqué, affirmant que Nairobi était "au bord d'une crise humanitaire".
La montée des eaux a touché aussi bien des bidonvilles, comme celui de Mathare, que certains quartiers huppés, comme Runda où se trouve le siège régional de l'ONU.
Le Kenya n'est pas épargné par les fortes précipitations qui s'abattent sur l'Afrique de l'Est, où la saison des pluies est intensifiée par le phénomène climatique El Niño.
L'agence humanitaire de l'ONU (Ocha) faisait état, au 18 avril, d'au moins 32 personnes ayant péri et plus de 40.000 déplacées dans 21 des 47 comtés du pays depuis le début de la saison des pluies en mars.
A Nairobi, les fortes pluies de la nuit ont notamment fait sortir de leurs lits les rivières Athi, Ngong et Mau Mau.
Dans le bidonville de Mathare, une des zones les plus durement touchées, des habitants avaient de l'eau jusqu'à la taille, selon des images diffusées par la Croix Rouge kényane qui y menait des opérations d'évacuation.
D'autres images publiées sur les réseaux sociaux montraient des gens réfugiés sur les toits de tôle de leurs maisons de fortune.
Plusieurs axes de circulation majeurs de la capitale ont été noyés et en plusieurs points des voitures et camions se sont retrouvés piégés par les eaux.
Dans le centre d'affaires (CBD), une des principales avenue a été barrée mercredi matin par la chute sur la chaussée de deux arbres, déracinés.
- "A l'arrêt" -
"La ville est à l'arrêt car la plupart des routes sont inondées. Nous devons emprunter des itinéraires plus longs et dans certains cas, nous ne pouvons pas arriver à destination", a déclaré à l'AFP un chauffeur VTC, Kelvin Mwangi.
La compagnie ferroviaire Kenya Railways a annoncé la suspension de la circulation des trains de banlieue, "en raison des fortes pluies persistantes qui ont affecté les voies".
Le sénateur Edwin Sifuna, figure de l'opposition, a déclaré sur X que la situation à Nairobi avait "atteint des niveaux extrêmes" et que les autorités du comté étaient "clairement débordées".
"Nous avons besoin de (voir) tous les services d'urgence nationaux mobilisés pour sauver des vies", a-t-il ajouté.
A une quinzaine de kilomètres au nord de la capitale, dans le comté voisin de Kiambu, des habitants en colère ont bloqué une route pour demander aux autorités de leur venir en aide. Ils ont été dispersés par des gaz lacrymogènes.
Mardi, la police kényane a annoncé avoir sauvé à l'aide d'un hélicoptère un enfant de cinq ans, piégé depuis plusieurs jours par la montée des eaux dans le comté de Machakos, à environ 150 kilomètres à l'est de la capitale.
Plusieurs pays de l'est de l'Afrique sont touchés ces dernières semaines par un niveau inhabituel de précipitations, causées notamment par le phénomène El Niño qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu'au mois de mai, a prévenu en mars l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
En Tanzanie, elles ont fait au moins 58 morts et des dizaines de milliers de déplacés dans les deux premières semaines d'avril. Au Burundi, les autorités ont fait état de 96.000 déplacés internes en raison des pluies quasi incessantes depuis plusieurs mois.
La région a déjà subi les fortes ravages d'El Niño, source d'intenses précipitations.
En décembre, plus de 300 personnes avaient péri dans diverses catastrophes causées par des pluies diluviennes au Kenya, Ethiopie et Somalie.
D'octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations nourries par les pluies torrentielles causées par El Niño avaient fait plus de 6.000 morts dans cinq pays de la région.
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