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Assister au premier souffle de la vie : des experts de la Réunion forment des professionnels de santé des Seychelles en soins néonatals

Victoria, Seychelles | June 19, 2015, Friday @ 20:11 in En français » ACTUALITÉS NATIONALES | By: Sharon uranie et Séverine Martin | Views: 539
Assister au premier souffle de la vie : des experts de la Réunion forment des professionnels de santé des Seychelles en soins néonatals

Un nouveau-né en soins pédiatriques  (Wikimedia) Licence photo : (CC BY-SA 3.0)

 

(Seychelles News Agency) - - Le ministère de la Santé des Seychelles prend des mesures pour augmenter les connaissances et les compétences des professionnels qui travaillent dans les soins néonataux et pour créer de nouveaux protocoles correspondant aux normes internationales en réanimation néonatale.

La réanimation néonatale  est considérée comme une compétence essentielle d'urgence en cas de besoin. Il s’agit tout simplement d’une intervention médicale qui permet d’aider le bébé à respirer et à faire battre son cœur, si nécessaire, après sa naissance.

Bien que la majorité des accouchements aient lieu sans incident, le processus peut parfois se compliquer lors de la transition de l'utérus de la mère vers l'environnement externe qui implique des changements significatifs.

L'archipel de l'océan Indien de 115 îles avec une population d'environ 90.000 personnes a enregistré en 2013, 1 566 naissances.

Selon les chiffres du Bureau National des Statistiques, le nombre de décès de nourrissons de moins de un an sur 1000 naissances vivantes (autrement connu sous la dénomination de taux de mortalité infantile) a augmenté à 18,5 pour mille en 2013. Ce fut le taux de mortalité infantile le plus élevé enregistré au cours des cinq dernières années. Le nombre de bébés décédés avant d'atteindre l'âge de 7 jours sur 1000 enfants nés vivants (le taux de mortalité néonatale précoce) était de 10,2.

Lors d’une interview accordée à la SNA cette semaine, l’infirmière en chef des soins spécialisés à l'hôpital des Seychelles, Gylian Mein, a déclaré que le ministère de la santé avait mené une « étude de la situation » concernant le taux élevé de mortalité infantile en 2013, ce qui a permis d’aider le ministère à identifier ses forces et ses faiblesses.

Bien que l'analyse ait conclu que les décès étaient liés à divers facteurs sociaux conduisant à des naissances prématurées et aux infections qui en découlent, de nombreux bébés naissent avec des problèmes cardiaques congénitaux. On a également noté dans le pays l'absence de normes en matière de traitement des nouveau-nés chez les personnels de santé qui utilisent différentes méthodes de soins.

Bien que le taux de mortalité ait chuté de manière drastique, passant à 10,9 pour cent en 2014, de nombreux employés en soins néonataux ont exprimé le désir d'obtenir une formation complémentaire en réanimation néonatale. Toutefois, Mein a confié à la SNA que les problématiques de réanimation n’avaient représenté « qu’une part minoritaire du nombre de décès. »

Trois médecins du Centre d’études périnatales de l'océan Indien, basés à la Réunion, étaient aux Seychelles la semaine dernière pour travailler avec des professionnels de santé seychellois et leur transmettre les connaissances sur les soins de base aux nouveau-nés, en particulier dans la réanimation néonatale.

 

Près de 40 sages-femmes spécialisées en soins postnataux et en salle de travail, y compris des médecins obstétriciens, des pédiatres et d’autres professionnels de santé qui travaillent étroitement avec les nouveau-nés, comme par exemple, le personnel de l'unité intensive de soins néonataux ont pris part à la formation.

 « Bien que cette formation ait servi de cours recyclage pour les pédiatres, elle a permis de transmettre aux sages-femmes et aux médecins obstétriciens des compétences professionnelles qui jusqu’à présent leur faisaient défaut. » a déclaré Mein.

Des professionnels de l'île de la Réunion transmettant leurs techniques de soins néonatals aux professionnels de santé seychellois qui comprenait des sages-femmes spécialisées en soins postnataux et en salle d’accouchement,  des médecins obstétriciens ainsi que des pédiatres etc. (Ministère de la santé) Licence photo : CC-BY

Le Dr Mederic Descoins, qui était le principal coordinateur de la formation, a déclaré à la SNA que la formation avait plus un aspect pratique et que l'amélioration des soins apportés aux nouveau-nés est surtout une question de « compétences techniques et de bonnes décisions. »

 « Nous nous sommes principalement concentrés sur la conception d’outils qui les aideraient à préparer l'équipement et à anticiper la réanimation des nouveau-nés. La partie pratique a été axée sur les soins de base et les étapes initiales de la réanimation : la ventilation et le massage cardiaque. » a déclaré le Dr Mederic Descoins dans une interview par email.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (l'OMS) : bien que la plupart des bébés respirent spontanément à la naissance, on estime qu’annuellement 10 pour cent des nouveau-nés ont besoin d’aide pour respirer et que moins de 1 pour cent d’entre eux nécessite une réanimation complexe.

Les premières minutes de la vie d'un nouveau-né sont les plus critiques, une réanimation néonatale bonne et efficace  est considérée comme essentielle dans la prévention des séquelles à vie.

La formation a été réalisée dans le cadre du protocole d'entente que le ministère de la santé des Seychelles avait signé avec le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de la Réunion et qui s’est ensuivi d’une coopération dans différents domaines du secteur de la santé.

Mein décrit la façon dont l'accent est davantage placé sur la nécessité du travail d'équipe comme un résultat important de la formation d'une semaine.

 « Maintenant que tout le monde dispose des mêmes compétences, un canal de communication sera mis en place pour identifier clairement la responsabilité de chaque membre du personnel en l'absence d'un autre. Et quand l'équipe complète sera présente, il y aura une personne pour diriger l'équipe de réanimation selon une « liste de contrôle » établie et conforme aux normes internationales » a déclaré Mein.

 « C’est  pourquoi nous devons une fois pour toutes réviser nos protocoles et en établir de nouveaux. Nous devons également revoir l’équipement utilisé durant les réanimations néonatalespour répondre aux normes internationales » a déclaré Mein.

Une deuxième formation devrait avoir lieu en décembre. Selon le Dr Descoins, elle serait axée principalement sur les dernières étapes des soins de réanimation.

 

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Tags: réanimation néonatale, bébé, mortalité infantile, l'Organisation mondiale de la Santé

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