(Seychelles News Agency) - La juge en chef de la cour suprême des Seychelles, le Dr Mathilda Twomey, a été contrainte de quitter sa résidence officielle à Victoria, la capitale, suivant des incidents qui se sont produits à son domicile.

La juge en chef a publié une lettre ouverte, sur les médias sociaux à  Wavel Ramkalawan dirigeant du parti Seychelles National party, SNP, lui demandant « de parler à ses partisans et de cesser la haine et la violence sur le pouvoir judiciaire ».

Une lettre qui a été relayée par l’artiste seychellois Emmanuel d’Offay.

« La lettre que j’ai mise sur ma page Facebook m’a été autorisée par Mathilda Twomey, qui m’a autorisée à la publier » a confirmé à la SNA Emmanuel d’Offay, joint par téléphone.

Cette semaine le ton est monté d’un cran à la suite du verdict de la cour constitutionnelle des Seychelles qui a rejeté les recours du SNP demandant l’annulation des résultats présidentielles de décembre.

Le président des Seychelles James Michel a été déclaré vainqueur au deuxième tour des élections préférentielles, avec 50,15 % des voix.

Le candidat de l’opposition Wavel Ramkalawan a recueilli 49.85 % des voix.

La décision de la cour constitutionnelle s’est traduite par un  mécontentement des responsables du SNP, qui ont critiqué la décision de la justice seychelloise.

Dans sa lettre la juge a dit qu’elle a été directement menacée.

« Certains partisans de votre parti ont pris la liberté de venir à ma maison pour me maltraiter » a dit Twomey dans sa lettre.

« Quelqu'un a craché sur moi hier. Demain, ce pourrait être pire » a-t-elle dit.

Pour l’instant, la juge en chef a décidé de se retirer dans un lieu plus sûr.

Un membre de sa famille a dit qu’elle allait bien et se reposait avant de reprendre son travail mardi.

La SNA a pris contact avec le dirigeant du SNP Wavel Ramkalawan, qui n’a pas souhaité faire de commentaires sur la lettre de Mathilda Twomey.

Il a juste précisé « qu’il allait utiliser toutes les procédures judiciaires concernant les recours qu’il a déposés devant la cour Constitutionnelle » a dit Wavel.

Déjà lors de l’ouverture de la cour suprême au mois de janvier la juge en chef s’était plainte d’intimidations avant même que le recours du SNP, n’ait débuté.   

La tension aux Seychelles, dans l’archipel de l’Océan Indien, risque de rester encore électrique dans les semaines à venir, car les élections législatives devraient avoir lieu avant la fin du mois de septembre.