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RDC: l'opposant Tshisekedi exige la présidentielle et le départ de Kabila avant fin 2016

RDC | August 1, 2016, Monday @ 12:44 in En français » MONDE | By: AFP | Views: 1337
RDC: l'opposant Tshisekedi exige la présidentielle et le départ de Kabila avant fin 2016

Un partisan de l'opposition tient une banderole lors d'un rassemblement organisé par les partis politiques de l'opposition à Kinshasa le 31 Juillet. Etienne Tshisekedi, appelé à des élections qui se tiendront cette année et pour que le président Joseph Kabila démissionne comme prévu le 20 Décembre. (Eduardo Soteras / AFP)

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(AFP) - L'opposant historique en République démocratique du Congo Étienne Tshisekedi a exigé dimanche, devant des dizaines de milliers de partisans, la tenue de l'élection présidentielle d'ici la fin de l'année et le départ du président Joseph Kabila le 20 décembre.

L'opposition congolaise craint que le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat, ne reporte le scrutin présidentiel prévu en fin d'année pour s'accrocher au pouvoir. Pour elle, le retour d'Etienne Tshisekedi est une véritable aubaine, car il pourrait renouer le dialogue avec la présidence.

"Le 19 septembre 2016 est la première ligne rouge à ne pas franchir. Le corps électoral doit être convoqué (à cette date, ndlr) pour l'élection présidentielle. Au cas contraire, la haute trahison sera attestée dans le chef de M. Kabila qui endosse la responsabilité du malheur des Congolais", a déclaré M. Tshisekedi, de retour au pays après deux ans d'absence.

"Dès cet instant, le décompte de son préavis de trois mois de locataire au palais présidentiel commence", a ajouté le président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), concluant: le 20 décembre, "la maison doit être libre".

L'opposant de 83 ans s'exprimait sur le podium orné d'une bâche bleue portant les inscriptions: "Le Rassemblement, amour du Congo - Unité de l'opposition". Devant lui: plusieurs dizaines de milliers de personnes venues assister à son premier meeting, alors que le climat politique se tend dans le pays à mesure qu'approche l'échéance du mandat de M. Kabila.

M. Tshisekedi a salué "l'engagement citoyen" de la jeunesse congolaise "à travers divers mouvements [engagés pour] le combat démocratique". "Levez-vous et reprenez le flambeau du combat pour un Congo grand et prospère", a lancé le vieil opposant, suscitant les vivats de la foule.

"Nous réclamons aujourd'hui l'alternance, nous réclamons la libération des prisonniers politiques et d'opinion", acquiesce dans la foule Gloria Senga, militante de Lutte pour le changement (Lucha), un mouvement citoyen dont une dizaine de militants ont été "arrêtés injustement" depuis mars 2015 en RDC. Le régime actuel étant "dictatorial, autoritaire", la militante espère que le "Rassemblement va aboutir à quelque chose de bon".

 

- 'Cessation des procédures arbitraires judiciaires' -

 

En novembre, M. Kabila a convoqué un dialogue afin de permettre l'organisation d'"élections apaisées", mais plusieurs forces d'opposition avaient d'abord boudé un forum perçu comme un "piège" par le pouvoir. Rassemblées autour de M. Tshisekedi, plusieurs d'entre elles ont finalement donné un avis favorable à ces pourparlers, moyennant des préalables dont la libération des prisonniers politiques et d'opinion.

M. Tshisekedi a également exigé "la cessation des procédures arbitraires judiciaires (...) à l'encontre des leaders de l'opposition, comme c'est le cas de Moïse Katumbi et Martin Fayulu", chef d'un petit parti d'opposition confronté à un problème de paiement des taxes immobilières.

Dans un communiqué, M. Katumbi, ex-meilleur allié du président Kabila, a accusé le régime d’instrumentaliser la justice. L'ex-gouverneur de la riche province du Katanga (sud-est) a invité les autorités à arrêter de "monter des poursuites et des montages judiciaires contre des opposants", indiquant qu'il a été condamné "par une justice instrumentalisée" pour "des crimes que je n'ai pas commis", lit-on dans le texte. 

"Pas de dialogue sans Moïse Katumbi", ont plaidé ses partisans.

M. Katumbi est un opposant de poids en RDC, mis en difficulté il y a un mois par le régime, avant sa condamnation à trois ans de prison dans une affaire immobilière. Actuellement à l'étranger, officiellement pour y être soigné, il est sous la menace d'un autre procès, accusé d'être impliqué dans une affaire de recrutement de mercenaires américains.

Le vieil opposant a par ailleurs récusé de nouveau l'ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo, facilitateur désigné par l'Union africaine (UA) pour ce dialogue, qu'il a accusé de prendre parti pour M. Kabila. M. Kodjo avait déjà rejeté cette accusation, la qualifiant d'"injuste".

"En tout état de cause, le 20 décembre 2016 (...) nous dirons tous au revoir à M. Kabila et nous inaugurerons une nouvelle ère, telle que nous la déciderons au cours d'un vrai dialogue politique inclusif sans Kabila", a lancé M. Tshisekedi.

Opposant sous la dictature de Mobutu Sese Seko (1965-1997), l'octogénaire a aussi combattu le régime de son successeur Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel chef de l'État. Il était arrivé deuxième de la présidentielle de 2011, dont il avait rejeté les résultats.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. L'opposition soupçonne le chef de l'Etat de vouloir s'accrocher à son poste au-delà du terme de son mandat. Un récent arrêt de la Cour constitutionnelle a autorisé M. Kabila à rester en fonction si la présidentielle n'avait pas lieu dans les temps.

Dimanche, la commission chargée d'organiser les élections a lancé l'enregistrement des électeurs dans la province du Nord-Ubangi, dans le nord-est de la RDC. Des opérations censées se poursuivre dans tout le pays et durer dix mois.

mbb-bmb/plh

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