Le candidat indépendant Ralph Volcère : « Je vais militer pour l’usage du cannabis à des fins médicales et récréatives. »
(Seychelles News Agency) - Ralph Volcère figure parmi les trois candidats indépendants enregistrés pour les élections législatives prévues du 8 au 10 septembre aux Seychelles. Il se présente pour le district d’Au Cap, dans l'est de l'île principale de Mahé.
Volcère n’est pas nouveau sur la scène politique. Après son exil au Royaume-Uni en 1991, il a été membre de plusieurs mouvements politiques depuis qu’il est revenu aux Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental. À son retour, il a quitté le « Seychelles National Movement » pour rejoindre le parti d’opposition « United Opposition » avant de retourner en 1998 au Royaume-Uni. Volcère est devenu le chef du Parti démocratique en 2009, qui a été rebaptisé par la suite « Seselwa United Party ». En 2014, Volcère avait démissionné du poste de dirigeant par intérim du Seselwa United Party (SUP) en invoquant des raisons personnelles. Il avait alors déclaré qu'il choisissait de devenir un citoyen privé et indépendant.
Le 17 Août 2016, jour de clôture des candidatures pour les prochaines élections, Volcère s’est enregistré comme candidat indépendant. Volcère a parlé à la SNA de ses propositions aux électeurs d’Au Cap, de ses attentes et ainsi que de ses prévisions de résultats.
SNA : Pourquoi vous présentez-vous en tant que candidat indépendant ?
RV : J’ai la conviction que je peux mieux servir les citoyens comme candidat indépendant. Mes valeurs et mes normes politiques font que j’ai du mal à accepter la nature corruptrice d'une organisation politique.
Je suis en politique depuis assez longtemps pour comprendre les contraintes de faire partie intégrante d'une organisation politique. Je suis d'avis que les électeurs ne sont pas correctement représentés à l'Assemblée nationale par les membres des partis politiques dans le sens où ils doivent suivre la ligne du parti. Ce qui induit une situation où l'intérêt du parti est prioritaire et l'intérêt de l’électorat, ou l'intérêt national d’ailleurs, ne sont pas pris en considération comme ils le devraient.
SNA : Vous avez démissionné en tant que dirigeant du « Seselwa United Party » en 2014, et vous n’avez pas été très actif sur la scène politique - pourquoi ce retour?
RV : C’est une erreur de dire que je n'ai pas été actif sur la scène politique. En fait, j'ai été très actif à travers mon journal, « The Independent ». La plupart des gens considèrent ce journal comme une voix alternative à celle de publications influencées par la sphère politique dans le pays. Il est publié chaque semaine et, si je peux me permettre, c’est le journal le plus objectif, politiquement, je n’hésite pas à appeler « un requin, un requin» ou à faire des éloges.
SNA : Croyez-vous pouvoir recueillir le soutien des électeurs d’Au Cap ?
RV : Les électeurs d’Au Cap ont un choix facile à faire : ils peuvent soit voter pour quelqu'un qui ne sera pas sous le contrôle d'un parti politique et de ses dirigeants ou pour quelqu'un qui peut vraiment les représenter au plus haut niveau possible.
Mon bilan politique est là pour être comparé aux autres et je peux vous affirmer qu'ils sont loin de s’en rapprocher. En fait, je vais parfaitement représenter l’intégralité de la population du pays à l'Assemblée nationale. Mon élection à l'Assemblée nationale sera certainement une situation gagnante-gagnante pour le peuple et le pays.
SNA : Quelles sont les propositions que vous faîtes aux électeurs d’Au Cap ?
RV : Mon manifeste est ouvert dans le domaine public. J'ai écrit sur les affaires nationales et sur des solutions à très long terme. Une question particulière pour laquelle je vais militer est la légalisation du cannabis à usage médical et récréatif. Cela ne signifie pas que ces drogues seront disponibles gratuitement partout comme c’est le cas maintenant.
En fait, la loi nous fournira des règles et des règlementations pour l'utilisation ordonnée de drogues douces (cannabis) et cela contribuerait aussi pour beaucoup à diminuer voire éventuellement éliminer l'utilisation de drogues dures et dangereuses comme l'héroïne.
C’est un moyen de progresser dans la lutte contre les drogues dures, qui détruit actuellement la vie de nombreux jeunes. Je suis également d'avis qu'il y a trop d'étrangers dans le pays qui ne devraient pas être ici - nous devons nous pencher sérieusement sur cette question.
SNA : Que pensez-vous de la période de pré-campagne ?
RV : La période de pré-campagne a été décevante dans le sens où certains dirigeants politiques, qui sont irresponsables et avides de pouvoir, sont en train de détruire la société à travers l'influence négative qu'ils exercent sur leurs partisans ; certains d'entre eux prêchent la haine.
Ce genre d'attitude ne peut que contribuer et conduire à la violence et à l'effondrement de la société tel que nous la connaissons. Les insultes adressées au juge en chef étaient totalement injustifiées et ne doivent pas être répétées. Les dirigeants doivent donner l'exemple et ne pas se servir des partisans comme missiles, comme en temps de guerre. Cela est déplorable et constitue une absence grave de responsabilité nationale. Cela doit changer.
SNA : Mener une campagne électorale peut s’avérer coûteux. Avez-vous un soutien financier ou est-ce que vous autofinancez votre campagne ?
RV : Mon implication dans la politique locale au fil des ans et aussi dans l'industrie des médias m'a fourni le patronage auxquels je peux accéder. Je serai en mesure de financer au moins le minimum vital.
SNA : Quelle différence pourrait faire une voix indépendante à l'Assemblée nationale ?
RV : Un député indépendant à l'Assemblée nationale (MNA) aura le luxe auxquels les membres d'un parti politique n’auront pas accès et pourra représenter les électeurs d'une manière saine ; une chose qu’un député d'un parti politique ne peut que rêver. En fait, rien n’est inatteignable pour un membre indépendant de l'Assemblée nationale.
SNA : Quelles sont vos prévisions pour cette élection?
RV : Les choses changent dans ce pays et la possibilité qu'un candidat indépendant puisse être élu à l'Assemblée nationale est réelle. Les gens doivent simplement faire travailler leur matière grise et c’est ce qui se passera.
Je gagnerai Au Cap – c’est une certitude ! J’espère que les gens iront voter ce qui est le mieux pour le pays et pour les personnes qui ont la capacité de travailler pour eux. Ne perdez pas encore cinq ans, c'est ce que je dois dire aux électeurs !
Note de l'éditeur : la SNA publie une interview avec les dirigeants des trois partis politiques participant aux élections de septembre, ainsi qu’avec les trois candidats indépendants. Les interviews apparaissent dans l'ordre du bulletin de vote.