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Climat: un accord sur l'élimination des gaz HFC en vue à Kigali

RWANDA | October 14, 2016, Friday @ 14:18 in En français » MONDE | By: AFP | Views: 1007
Climat: un accord sur l'élimination des gaz HFC en vue à Kigali

Des clients d'une grande surface de la banlieue bordelaise regardent les différents modèles de climatiseurs et de ventilateurs disponibles dans le magasin (PATRICK BERNARD / AFP)

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(AFP) - La communauté internationale semblait se diriger vendredi à Kigali vers un accord pour l'élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC), ces gaz utilisés dans les réfrigérateurs et autres climatiseurs et qui se sont révélés extrêmement nocifs pour le climat.

Un tel accord, sous forme d'amendement au Protocole de Montréal, serait une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique, et permettrait de concrétiser les engagements pris dans le cadre du pacte de Paris, qui entrera en vigueur début novembre.

Présents également dans certains aérosols ou pour la fabrication de mousses isolantes, les hydrofluorocarbures (HFC) sont de redoutables gaz à effet de serre (GES), ceux dont les émissions augmentent le plus vite, à un rythme de 10-15% par an.

La réunion de Kigali regroupe des représentants des 197 parties au Protocole de Montréal sur la protection de la couche d’ozone, dont une quarantaine de ministres et le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

A la question de savoir s'il était optimiste sur la perspective d'un accord, M. Kerry a répondu, après une réunion avec le vice-ministre chinois de l'Environnement, Zhai Qing, vendredi matin: "Nous travaillons en vue d'un accord. Nous verrons ce qui passera".

Le secrétaire d'Etat, arrivé jeudi soir au Rwanda, devait mener vendredi plusieurs autres rencontres bilatérales, notamment avec l'Inde qui pourrait constituer la principale source de blocage.

"Nous sommes venus avec un esprit ouvert et avec l'idée que nous devons parvenir à un accord juste et équitable", avait déclaré jeudi lors d’un point presse Ajay Narayan Jha, haut responsable du ministère indien de l’Environnement, dont le pays est un grand consommateur de HFC et demande plus de temps pour les supprimer.

"Mais en même temps nous tenons à souligner que tout accord doit être souple pour toutes les parties prenantes. Clairement, notre position a été élaborée pour prendre en compte nos intérêts nationaux", avait-il ajouté, faisant de la question du financement pour les pays en développement le point clé des négociations.

Fin septembre, 16 pays (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France...) et 19 organismes et donateurs privés réunis à New York avaient promis 80 millions de dollars (71,5 millions d'euros) pour aider à financer la transition.

 

- 'Un petit effort supplémentaire' -

 

Si l'atmosphère s'était un peu tendue jeudi soir, à l'issue de la première journée de discussions, le directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement, Erik Solheim, se voulait toujours confiant.

"Je suis très optimiste quant à l’adoption d’un accord parce que nous en sommes très proches mais bien sûr, nous avons besoin d’un petit effort supplémentaire", avait-il expliqué. "Si nous parvenons à cet accord, ce sera la plus importante des réunions mondiales de cette année."

"Nous croyons que cela peut-être un accord souple qui prend en compte les différents points de vue des différentes parties, mais aussi un accord ambitieux", avait-il ajouté.

L'amendement devra être adopté par consensus et sera juridiquement contraignant, un calendrier de réduction des HFC devant être établi.

Avec le pacte de Paris, la communauté internationale s'est engagée à agir pour contenir la hausse de la température globale "bien en deçà de 2°C" par rapport au niveau préindustriel et à "poursuivre les efforts" pour la limiter à 1,5°C.

Or l'élimination des HFC pourrait réduire de 0,5°C le réchauffement mondial d'ici à 2100, selon une étude publiée en 2015 par l'Intitute for governance and sustainable development (IGSD), un groupe de réflexion. A l'horizon 2030, elle permettrait d'éviter jusqu'à 1,7 gigatonne d'équivalent CO2 par an, soit les émissions annuelles du Japon.

Les HFC sont utilisés depuis les années 1990 en remplacement des CFC (chlorofluorocarbures), principaux responsables de la destruction de la couche d'ozone.

Mais s'ils sont bons pour l'ozone, ils se sont révélés désastreux pour le climat. D'où l'idée, lancée dès 2009, d'un amendement au Protocole de Montréal pour leur suppression.

La plupart des pays sont prêts à geler la production et l'utilisation des HFC en 2021, des alternatives existant déjà, sous forme d'hydrocarbures, de dioxyde de carbone, d'ammoniac, d'eau ou d'hydrofluoroléfines (HFO).

Mais plusieurs projets d'amendements sont sur la table. Ils proposent différentes dates pour le "gel" de la production et de la consommation d'HFC, avant une diminution progressive à des rythmes variables, les pays riches étant invités à agir plus tôt et plus rapidement que les pauvres.

Un accord à Kigali permettrait aussi de donner un signal positif à quelques semaines de la prochaine grande conférence annuelle sur le climat (COP22), prévue à Marrakech (Maroc).

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