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La liberté de Lula entre les mains de la Cour suprême du Brésil

Brési | April 4, 2018, Wednesday @ 08:48 in En français » MONDE | By: AFP | Views: 717
La liberté de Lula entre les mains de la Cour suprême du Brésil

La Cour suprême du Brésil (STF) doit décider mercredi si Lula ira en prison dans les prochains jours MAURO PIMENTEL / AFP

(AFP) - La Cour suprême du Brésil (STF) doit décider mercredi si Lula ira en prison dans les prochains jours, lors d'un jugement crucial à six mois de la présidentielle pour laquelle l'icône de la gauche est donné favori.

Condamné en appel à 12 ans et un mois de prison pour corruption, Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, espère que la plus haute juridiction du pays lui concèdera un "habeas corpus" pour qu'il reste en liberté jusqu'à l'épuisement de tous les recours.

La session doit débuter à 14h00 (17h00 GMT) et les onze juges du STF sont appelés à se prononcer l'un après l'autre, lors d'un vote qui s'annonce particulièrement serré.

Un fort dispositif de sécurité a été mis en place pour éviter des débordements entre militants pro et anti-Lula ayant prévu de manifester devant le siège de la Cour suprême.

Mardi soir, plusieurs dizaines de milliers d'opposants de l'ex-président sont descendus dans les rues de la plupart des grandes villes brésiliennes, notamment à Sao Paulo et Rio de Janeiro.

"Je veux juste que la Cour Suprême rende justice. Je ne veux aucun bénéfice personnel et je veux qu'elle indique quel crime j'ai commis", a affirmé l'icône de la gauche lundi soir, lors d'un rassemblement qui a réuni quelque 2.000 de ses partisans à Rio.

S'il obtient gain de cause, l'ex-président (2003-2010) pourra faire campagne et miser sur un allongement considérable de la procédure, qui pourrait s'étirer des mois durant devant les instances supérieures.

Dans le cas contraire, plus aucun obstacle ne le séparerait de la prison et il pourrait se retrouver très prochainement derrière les barreaux.

 

- "Jour J" -

 

"Mercredi, c'est le jour J de la lutte contre la corruption", a publié récemment Twitter Daltan Dallagnol, procureur chargé de l'opération "Lavage-Express", enquête tentaculaire qui a déjà conduit des dizaines d'hommes politiques de tous bords sous les verrous.

Lula est accusé d'avoir reçu un triplex en bord de mer en guise de pot-de-vin de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics.

L'ex-président nie farouchement, invoquant l'absence de preuves et dénonçant un complot visant à l'empêcher de briguer un troisième mandat.

"C'est un moment historique pour le système judiciaire brésilien", a affirmé à l'AFP Anderson Furlan, juge de l'Etat du Parana (sud), où est situé le quartier général de "Lavage-Express".

Une décision de la Cour suprême datant de 2016 stipule que toute peine de prison peut commencer à être purgée dès la condamnation en seconde instance, ce qui est le cas pour Lula, dont le premier recours a été rejeté par une cour d'appel fin janvier.

Mais un jugement favorable en ce qui concerne la demande d'habeas corpus pourrait changer la donne et faire jurisprudence, permettant en théorie à tous les condamnés de rester en liberté jusqu'à l'épuisement de tous les recours.

 

- Présomption d'innocence -

 

"Deux ans plus tard, le STF planche à nouveau sur le sujet et son interprétation pourrait changer. Beaucoup de gens considèrent que ce changement pourrait être mauvais pour le combat contre la corruption", souligne le juge Furlan, ami personnel de Sergio Moro, qui a condamné Lula en première instance en juillet dernier. 

Les avocats de Lula considèrent au contraire que l'habeas corpus doit être concédé au nom de la présomption d'innocence, un argument réfuté mardi par la procureure générale de la République, Raquel Dodge.

Pour elle, le fait de devoir attendre que tous les recours soient épuisés est "une exagération qui anéantit le système judiciaire", les procédures pouvant durer plusieurs mois, voire des années.

Lundi, des avocats, juges et procureurs ont remis au STF plusieurs pétitions avec des milliers de signatures réclamant le rejet de la demande d'habeas corpus de Lula.

La tension est montée d'un cran ces dernières semaines, notamment après que des autocars d'un convoi électoral de Lula ont été atteints par des tirs, dans le sud du Brésil.

Lundi, la présidente du STF Carmen Lucia a lancé un appel au calme.

"Il nous faut de la sérénité pour que les différences idéologiques ne soient pas source de désordre social (...) et en finir avec un contexte de violence", a-t-elle affirmé.

dw/js/lg/ka/plh

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