Les Comores et le Mozambique menacés par un cyclone
Près de 700.000 personnes vivant dans les provinces mozambicaines du Cabo Delgado et de Nampula (nord) pourraient être touchées par le passage du cyclone (Yasuyoshi CHIBA / AFP)
(AFP) - Le cyclone tropical Kenneth qui s'est formé dans l'océan Indien doit frapper mercredi l'archipel des Comores, avant de s'abattre jeudi après-midi sur le Mozambique, déjà dévasté le mois dernier par un autre cyclone, selon les prévisions des autorités et des services météorologiques.
Des rafales de vent allant jusqu'à 100 km/heure ont été enregistrées mercredi matin sur l'archipel pauvre des Comores, où les établissements scolaires ont été fermés et les liaisons aériennes entre les îles ont été suspendues.
"Le plus important est de garder son calme et de respecter les consignes", a déclaré le ministre comorien de l'Intérieur Mohamed Daoudou à l'issue d'une réunion avec le Centre des opérations de secours (Cosep) dans la capitale Moroni.
"Ne sortez en aucun cas, écoutez attentivement les médias, débranchez vos appareils électriques, protégez vos ouvertures", a mis en garde le ministère de l'Intérieur.
"En général, les cyclones ont lieu durant la période pluvieuse, qui est déjà finie. Ce cyclone fin avril est inhabituel. Il confirme la fréquence et l'intensité croissantes des cyclones dans l'océan Indien", a estimé un expert au ministère de l'Environnement Youssouf Hamadi, interrogé par l'AFP.
Les vents violents qui ont précédé l'arrivée du cyclone ont provoqué des éboulements de terrain et des inondations, et coupé des routes aux Comores, selon le responsable du Cosep, le colonel Mouigni Daho.
Aucune victime n'est pour l'instant à déplorer, a-t-il précisé.
Après les Comores, Kenneth doit ensuite frapper l'extrême nord du Mozambique jeudi après-midi, un mois après le cyclone Idai qui avait fait un millier de morts dans ce pays et au Zimbabwe voisin. Il pourrait aussi s'abattre sur la Tanzanie voisine.
Près de 700.000 personnes vivant dans les provinces mozambicaines du Cabo Delgado et de Nampula (nord) pourraient être touchées par le passage du cyclone, a prévenu l'Institut mozambicain de gestion des situations d'urgence (INGC).
- Volontaires 'en alerte' -
Kenneth, qui s'est transformé mercredi de tempête tropicale en cyclone tropical catégorie 3, pourrait encore s'intensifier et devenir jeudi un cyclone de catégorie 4, a prévenu l'Institut national de météorologie (Inam) du Mozambique.
De fortes précipitations s'abattaient mercredi dans le Cabo Delgado, accompagnées de rafales de vent allant jusqu'à 160km/heure, selon l'Inam.
Le matériel nécessaire aux opérations de secours, notamment des bateaux et des hélicoptères, actuellement déployé dans la province de Sofala (centre), touchée par Idai, est désormais transféré dans la province du Cabo Delgado, a annoncé l'INGC.
"A l'heure qu'il est, nous déplaçons ces moyens sur Pemba (capitale du Cabo Delgado) et dès que nous savons où le cyclone a vraiment frappé, nous les redirigerons dans cette région", a expliqué le directeur de l'institut, Augusto Maita.
Les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont de leurs côtés "en alerte alors que le cyclone Kenneth se dirige vers les Comores et probablement la Tanzanie et le Mozambique", a annoncé la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
"Nous sommes particulièrement inquiets de l'impact possible" du cyclone au Mozambique "où la population se remet des dégâts du cyclone Idai", a prévenu la directrice régionale pour l'Afrique de la FICR, Fatoumata Nafo-Traoré, dans un communiqué.
Début mars, le cyclone Idai avait fait un millier de morts et causé plus de 2 milliards de dollars de dégâts au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi, selon la Banque mondiale.
La province du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, qui devrait être touchée par Kenneth est le théâtre depuis 2017 d'une vague de violences meurtrières attribuées à un groupe jihadiste qui prône l'application de la loi islamique.
Près de 200 civils ont été tués lors de ces raids et des milliers d'autres contraints de quitter leur village.
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