(Seychelles News Agency) - Les Seychelles ont grimpé de cinq places dans les derniers classements de l'Indice Mondial de la Liberté de la Presse, passant de 92émé l'année dernière à 87ème sur 180 pays cette année.

Le classement publié selon l'indice annuel la semaine dernière est programmé pour coïncider avec la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, qui a lieu mercredi.

La Commission des Médias des Seychelles (SMC) et l'Association des Praticiens Médiatiques (AMPS) sont ravis de l'amélioration et espèrent un classement encore meilleur l'année prochaine pour les Seychelles, un archipel de 115 îles dans l'océan Indien occidental.

Le président de la Commission des Médias, Ibrahim Afif, a indiqué à la SNA qu'il apprécie que ceux qui ont compilé les informations pour calculer l'index ont pris en considération les améliorations dans l'environnement général de la presse aux Seychelles.

« Le pays n'a jamais été au rang le plus bas et maintenant nous nous améliorons et c’est très bien. Cela s'explique en partie par le nombre de réformes entreprises et je pense que notre prochain classement devrait être encore meilleur », a déclaré Afif.

La Présidente de l'AMPS, Barbara Coopoosamy, a noté que l'association a été très active dans l'organisation de formations pour les journalistes au cours des trois dernières années, ce qui aurait incité certains journalistes à être plus proactif et même à s'aventurer davantage dans le journalisme d'investigation.

« Nous estimons également que nous aurions pu faire mieux [comme pays], car il existe de nombreuses autres contributions que les journalistes peuvent faire. Les journalistes ont tendance à autocensurer leur travail et c'est probablement l'un des critères utilisés pour le calcul de l'indice », a ajouté Collooosamy.

L'autocensure ainsi que le pluralisme, l'indépendance des médias, l'environnement et le cadre législatif, la transparence, les infrastructures et les abus sont en fait l'ensemble des indicateurs utilisés pour calculer l'indice.

Les Reporters sans frontières basés à Paris affirment que leur classification des pays basée sur leur niveau de liberté médiatique est obtenue en combinant les réponses des experts à un questionnaire de 87 questions. Ceci est combiné avec des données quantitatives sur les abus et les actes de violence contre les journalistes au cours de la période évaluée.

En ce qui concerne la performance de la nation insulaire qui est encore classée dans la catégorie "problématique", Les Reporters sans frontières (RSF) ont maintenu les commentaires faits selon l'indice de 2016.

Cela inclut que « les médias d'intérêt général pratiquent un degré d'autocensure afin de ne pas mettre en danger leurs gains par rapport à la publicité », ajoutant que les journaux prennent souvent partis en matière de politique ce qui a pour conséquence des reportages avantageux.

« Alors que le gouvernement cherche avant tout à protéger l'image du pays en tant que paradis touristique, de nombreux sujets sensibles sont hors limites », ajoute-t-il.

RSF a néanmoins noté que «bien que les Seychelles aient des lois strictes sur la diffamation, elles n'ont pas été utilisées depuis des années et il y a peu de cas d'abus à l'encontre des journalistes». Il indique également que des efforts ont été déployés en 2015 pour améliorer la transparence de l'organisme de réglementation des médias.

Coopoosamy et Afif espèrent voir une autre amélioration dans le classement des Seychelles selon l'indice de la liberté de la presse mondiale l'année prochaine, en citant les travaux menés pour améliorer plusieurs cadres législatifs dans le paysage médiatique.

« La nouvelle loi sur l'accès à l'information et les réformes de la SBC mettent tous en évidence une direction qui améliorera notre position. L'année prochaine, je m'attends à voir une meilleure note », a déclaré Afif.

AMPS appelle les journalistes du spectre médiatique de l'archipel à relever le défi en étant plus proactifs et en proposant des histoires qui abordent différents points de vue tandis que la SMC demande aux professionnels des médias de respecter le code de conduite établi mis en place par la commission.

En ce qui concerne les voisins des Seychelles dans l'Océan Indien, les Comores sont classées 44ème, L’île Maurice 56ème et Madagascar 57ème.

La Namibie, le Ghana et le Cap Vert sont les pays africains les mieux classés avec la 24ème, 26ème et 27^ème place du classement mondial.

L'Indice Mondial de la Liberté de la Presse est publié chaque année depuis 2002.

Sur son site Web, les RSF ont déclaré que l'Indice Mondial de la Liberté de la Presse de 2017 reflète un monde dans lequel les attaques contre les médias sont devenues monnaie courante et les hommes forts sont à la hausse.

« Nous avons atteint l'âge de la post-vérité, de la propagande et de la répression des libertés, en particulier dans les démocraties », ont déclaré les RSF.

Au total, 21 pays se trouvent dans la catégorie «très mauvais» et 51 autres sont classés comme «mauvais».

L'archipel possède deux journaux quotidiens, au moins cinq journaux hebdomadaires, trois stations de radio, dont une station de radio privée, une station de télévision nationale et une agence de presse en ligne soutenue par le gouvernement.