Les autorités financières des Seychelles ne trouvent pas de fonds ou d'actifs liés à l’enquête sur 1MDB
Kuala Lumpur à l'aube. 1Malaysia Development Berhad (1MDB) a été créé en 2009 par le Premier ministre Najib Razak du pays pour stimuler l'économie de la Malaisie en transformant Kuala Lumpur, la capitale, en pôle financier. (Jorge Láscar/Flickr) Licence photo : (CC BY 2.0)
(Seychelles News Agency) - Aucun fonds ni aucun actif lié au fonds souverain malaisien - 1Malaysia Development Berhad (1MDB) – n’ont été trouvés à ce jour aux Seychelles, ont déclaré les autorités de la nation insulaire vendredi.
La Cellule de renseignement financier (FIU") a déclaré que l’enquête reste ouverte.
Dans un communiqué de presse, la FIU a déclaré : « nous pensons que même si le secteur non financier a fait l’objet d’abus, le cadre règlementaire de lutte contre le blanchiment de capitaux aux Seychelles a été suffisamment solide et protecteur pour dissuader l'abus de notre système financier dans ce cas. »
1MDB a été créé en 2009 par Najib Razak, le Premier ministre du pays. L'objectif était de stimuler l'économie de la Malaisie en transformant la capitale, Kuala Lumpur, en pôle financier.
Un scandale a éclaté début d’année 2015 après que la compagnie s’est déclaré en défaut de paiement pour près de 11 milliards US$ dus aux banques et aux détenteurs d'obligations.
En dehors du scandale de détournements de fonds impliquant le Premier ministre malaisien, un certain nombre d’enquêtes internationales de blanchiment d'argent ont été ouvertes dans plusieurs juridictions offshore, notamment à Hong Kong, aux États-Unis, à Singapour, au Luxembourg, aux Emirats Arabes Unis et aux Seychelles.
Bien que les rapports indiquent qu’aucun fonds de 1MDB n’a été blanchi aux Seychelles, la CRF a confirmé que les enquêtes ont identifié onze sociétés offshores enregistrées aux Seychelles qui, selon elle, pourraient être liées à cette affaire.
Le communiqué de la CRF indique que « toutes les compagnies ont été constituées en société par une compagnie offshore gérée par un prestataire de services local (CSP). Les demandes de constitution de société provenaient d'un intermédiaire à Singapour. »
Répondant aux questions de la SNA vendredi, un porte-parole de la CRF a expliqué qu'une fois constituée aux Seychelles les entreprises semblent avoir été utilisées pour ouvrir des comptes bancaires dans d'autres juridictions.
« Ensuite, les fonds détournés présumés ont été transférés du fonds vers ces comptes bancaires. Ce qui signifie que le flux monétaire n’a pas transité via les Seychelles, mais que lorsque les enquêteurs internationaux tracent les flux monétaires, la propriété effective des comptes bancaires ramène à des compagnies offshore aux Seychelles. Ce qui donne malheureusement une image négative des Seychelles. »
Interrogé pour savoir si cela signifie la fin de l'enquête aux Seychelles, la CRF a déclaré que l’enquête est encore en cours puisque de nouvelles informations tombent chaque semaine.
« Les Seychelles sont signataires de plusieurs conventions de l’ONU, de traités et de protocoles d'échanges d'informations qui nous engagent à enquêter sur la criminalité transnationale et à fournir des informations aux autres juridictions. Nous pensons que ce dossier connaîtra de nouveaux rebondissements, » a déclaré le porte-parole à la SNA.
« Les organismes de réglementation et d'application de la loi aux Seychelles effectuent une analyse de cette affaire et il y aura probablement des résultats que le procureur général et le gouvernement examineront. »
Le département de la Justice américain prétend que près de 3,5 milliards US$ ont été détournés de 1MDB. Par conséquent les États-Unis ont annoncé mercredi leurs décisions de saisir pour plus de 1 milliard US$ d’actifs, allant de propriétés de luxe à un jet privé, des personnes soupçonnées d'être connectées au Premier ministre malaisien.
Une autre juridiction à avoir pris des mesures est celle de Singapour qui, a ordonné en mai dernier la fermeture de la banque suisse BSI pour avoir enfreint ses lois contre le blanchiment d'argent dans ses relations avec 1MDB.
Le secteur des services financiers offshore aux Seychelles s’est développé au fil des années, il est passé de 650 International Business Compagnies en 1996 à 140.000 actuellement. Il y a également environ 1.000 fiducies enregistrées et plus de 300 fondations.
Avec l’augmentation des efforts au niveau mondial visant à sévir contre le blanchiment de capitaux et de ce qu'on appelle l’utilisation des paradis fiscaux, le pays a attiré l’attention de la communauté internationale à plusieurs occasions, notamment lors du récent scandale des Panama Papers.
Les autorités du pays maintiennent cependant qu'un certain nombre de règlementations ont été mises en place et continuent d'être appliquées pour garantir que ces activités illégales ne passent pas inaperçues.
En 2013, l'OCDE a jugé les Seychelles non conforme dans deux domaines lors du Forum mondial de l'OCDE sur la transparence et l'échange d'informations à des fins fiscales.
Les efforts des Seychelles visant à se conformer à la règlementation de l'Organisation de Coopération et de développement économiques (OCDE) concernant le partage des renseignements fiscaux ont conduit la juridiction de la nation insulaire à être notée « largement conforme » en février 2015.
Les Seychelles sont également membre de la Convention multilatérale sur l'échange d'information et ont opté pour l'adoption rapide des nouvelles normes de l'OCDE en matière d'échange automatique d'informations entre les pays développés.